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le risque électrique

Le Risque Electrique

Le risque électrique est un risque important à ne pas négliger. Il s’agit principalement de risques d’électrisation, d’électrocution et de brûlures.

Le terme électrisation correspond au passage d’un courant électrique dans le corps. Une électrisation peut survenir accidentellement ou être provoquée. C’est par exemple le cas lorsqu’il est fait usage d’un défibrillateur cardiaque dans le cadre de secours d’urgence. Ou dans le cas des tasers ou pistolets à impulsion électrique qui servent à immobiliser une personne par électrisation.

La différence entre électrisation et électrocution réside dans les séquelles qui en résultent. En effet, on parlera d’électrocution lors d’un décès.

Au sein de votre laboratoire, vous devez avoir une liste, un inventaire, des matériels présents ainsi que les notices d’utilisation. Il faut utiliser un matériel certifié par l’une des trois normalisations suivantes et conçu pour l’utilisation qui en est faite : Norme internationale : la CEI, Norme européenne : le CENELEC, Norme française : l’UTE

Il existe plusieurs domaines de tension

Rappel: Les élèves mineurs ne peuvent manipuler que sur de la TBT: 110V en continu 50V en alternatif.

Les effets physiopathologiques dangereux dépendent de l’intensité du courant électrique traversant le corps humain, mais également de la durée de passage de ce courant.

A tension et intensité égale, le courant alternatif est beaucoup plus dangereux que le courant continu.

Les appareils utilisés par les élèves délivrent des tensions dont les valeurs nominales sont inférieures à ≤ 25 V en courant alternatif et à ≤ 60 V en courant continu.

Rappel : les élèves ne doivent pas brancher eux-mêmes les appareils utilisés. C’est à vous personnel de laboratoire ou aux enseignants de la salle, de brancher les agitateurs magnétiques, alimentation… tout appareil utile en TP.

Il est fortement recommandé d’avoir un personnel de laboratoire ayant l’habilitation électrique. Celle-ci est délivrée après une formation et est valable pour une personne dans un établissement donné, donc si vous mutez il vous faudra faire un renouvellement de la formation. L’habilitation électrique BS vous permet de remplacer un fusible basse tension à l’identique après avoir mis l’appareil hors tension, de remplacer une lampe, un interrupteur… en étant hors tension, ainsi qu’au réarmement d’un dispositif de protection sur une installation dans une salle, tout en prenant soin de l’environnement de travail.

DUER

le DUER

Le DUER, de son petit nom le Document Unique d’Évaluation des Risques, est un document qui permet de recenser les conséquences possibles de l’exposition aux dangers au sein d’un établissement. Il s’agit donc d’évaluer les risques d’intoxication, de brûlures chimiques, d’incendie, d’explosion, risques électriques…Pour cela il est important d’identifier les dangers, de déterminer l’exposition des éventuelle des personnes et ainsi mettre en œuvre les mesures de prévention adaptées.

C’est pourquoi, bien souvent, les personnels de laboratoire sont sollicités pour aider à réaliser une partie du DUER. En effet, il doit refléter la réalité de votre poste de travail, de votre laboratoire. On va donc vous demander de réfléchir aux risques auxquels vous faites face lors de vos gestes, utilisations de produits, postures, sorties, charge mentale…

 

Le DUER doit vivre et être mis à jour très régulièrement.

 

Pour l’utilisation des produits, il vous est demandé chaque année par votre chef d’établissement, de remplir le document suivant : FICHE DE PREVENTION DES EXPOSITIONS À CERTAINS FACTEURS DE RISQUES PROFESSIONNELS

Fiche prévention – agent de laboratoire

https://toulouse-sgencfdt.fr/WORDPRESS_ITRF/wp-content/uploads/2020/04/Fiche-prévention-agent-de-laboratoire.doc

 

qui recense les produits utilisés et les risques avec la durée d’utilisation. C’est une bonne base pour établir le DUER.

L’établissement du document unique d’évaluation des risques et sa mise à jour sont imposés par la loi et sous la responsabilité juridique du chef d’établissement. Les DDFPT, directeurs délégués aux formations professionnelles et technologiques (chefs de travaux) sont également mis à contribution pour la rédaction du DUER ainsi que les agents de prévention de l’établissement.

Il va être intéressant, avec la situation sanitaire du COVID-19 de rajouter une section sanitaire pour la gestion des pandémies et épidémies comme celle que nous vivons, ce qui simplifiera à l’avenir la gestion de ce genre de crise.

Les établissements du second degré peuvent demander l’accès au logiciel MARGUERITE en contactant la délégation académique à la sécurité des établissements (DASE) : dase@ac-toulouse.fr

Le Rectorat pourra vous aider et vous accompagner en vous formant à l’utilisation de MARGUERITE. Un tutoriel est proposé en suivant le lien ⇒

Le Sgen-CFDT avait proposé un document afin d’aider à la rédaction du DUER.

Copie de risque chimique grille3

https://toulouse-sgencfdt.fr/WORDPRESS_ITRF/wp-content/uploads/2020/04/Copie-de-risque-chimique-grille3.xls

Dans tous les cas il faut se tenir au courant régulièrement car la réglementation et les catégories de produits évoluent en permanence…

Concentration maximale

Les élèves ne  peuvent utiliser que les produits comportant le pictogramme inflammable  ou dangereux pour l’environnement  .

C’est pourquoi j’ai résumé dans ce document excel, les produits principaux que l’on utilise en chimie en EPLE avec les concentrations et les pictogrammes qui correspondent aux concentrations.

Cela vous permettra ainsi d’adapter les protocoles de TP en fonction des pictogrammes et des concentrations que les élèves peuvent utiliser.

Pensez également aux produits de substitution. Par exemple, le white spirit de substitution ( à base d’huile de coco, on en trouve en supermarché ou magasins de bricolage) sert à remplacer le cyclohexane dans les extractions à l’ampoule à décanter.

secu chimie concentration

Les lasers

Les Lasers

Le laser (Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation) produit et amplifie une onde lumineuse. La lumière qu’il produit est monochromatique, c’est-à-dire d’une couleur correspondant à une seule longueur d’onde définie, qui peut être dans l’infrarouge, le visible ou l’ultraviolet.

Il en existe plusieurs classes avec des types de protection adaptées :

classe

1

1M

2

2M

3R

3B

4

description

Sans danger dans de bonnes conditions

Sans danger à l’oeil nu, peut être dangereux en cas d’utilisation avec un instrument d’optique

Sans danger pour une utilisation de courte durée

Sans danger pour une utilisation de courte durée mais peut être dangereux en cas d’utilisation avec un instrument d’optique

Risque de lésions faibles. A utiliser correctement par une personne qualifiée

Vision directe dangeureuse

Danger pour les yeux et la peau. Risque d’incendie

protection

Pas obligatoire

Localisée ou enceinte

Pas obligatoire

Localisée ou par enveloppe protectrice

enceinte

Enceinte verrouillée

Enceinte verrouillée

EPI

Pas obligatoire

Pas obligatoire

Pas obligatoire

Pas obligatoire

Dépend des risques

obligatoire

obligatoire

prévention

Inutile en cas de bon usage

Empêcher l’usage d’instruments d’optiques

Ne pas fixer le regard dans le faisceau laser

Ne pas fixer le regard dans le faisceau laser

Empêcher l’usage d’instruments d’optiques

Empêcher toute exposition directe dans l’œil

Empêcher toute exposition directe dans l’œil et sur la peau.

Protéger contre les réflexions involontaires

Empêcher toute exposition directe dans l’œil et sur la peau et contre les réflexions diffuses

En EPLE, on se limite à l’utilisation de lasers de classes 1 ou 2 : l’utilisation de lunettes de protection n’est pas nécessaire dans ce cas. Le réflexe naturel d’obturation de l’œil est suffisant pour éviter les lésions.

Les élèves manipulant debout, cela limite le placement des faisceaux laser à hauteur des yeux.

On évitera la présence de surfaces réfléchissantes (paillasses en verre, miroirs, pièces métalliques, lisses/brillantes) dans le trajet du faisceau.

Ne pas placer d’éléments optiques focalisant le faisceau en des endroits où il est possible de mettre l’œil.

L’inventaire

L’inventaire

L’inventaire est une pièce importante à avoir dans votre laboratoire. Non seulement pour la gestion de votre stock, mais également pour les services de secours.

En effet, l’inventaire vous permet de savoir qu’elles sont vos quantités de produits en stock, et les comparer chaque année est utile afin de connaître les quantités utilisées chaque année, et ainsi gérer ses commandes au mieux.

Il vous permet également de voir les produits non utilisés depuis un certain temps et donc de les évacuer.

Il est également essentiel aux services de secours en cas d’incendie ils doivent connaître les quantités de produits que nous stockons et leur localisation.

C’est pourquoi, je vous propose une fiche inventaire :

Si vous réaliser votre propre fichier informatisé, il doit impérativement contenir :

– le nom des produits

– un autre nom et/ ou la formule chimiques

– le n° CAS

– un lien vers les FDS (fiches de données de sécurité)

– le lieu et/ou l’armoire de stockage précis

Cet inventaire est à garder au sein de votre laboratoire, en copie à l’administration, à l’infirmière, à l’accueil, et aux agents de prévention, d’où l’intérêt d’avoir des copies numériques à jour.

Stockage des produits chimiques

Le stockage

Le laboratoire doit posséder une salle de stockage. Le local de stockage (central) est distinct du local ou des locaux de préparation.

Un laboratoire de chimie est un local à pollution spécifique et doit posséder à ce titre un dispositif de ventilation générale et éventuellement des dispositifs de ventilation localisés ( sorbone, hotte…)

Depuis le 1er Janvier 2020, l’établissement à obligation de faire procéder à une analyse de l’air du laboratoire et des salles de stockage par un organisme accrédité afin de vérifier si les limites d’exposition aux agents chimiques sont respectées (valeurs limites d’exposition professionnelles).

Dans le laboratoire, ou dans une pièce annexe, peuvent être stocké les produits utilisés couramment et uniquement ceux nécessités par les programmes en vigueur, en quantité limité, bien conditionnés, correctement identifiés.

Dans la salle de stockage, il faut prévoir 5 grands compartiments :Acides concentrés (corrosif) ; Bases concentrées (corrosif) ;Inflammable ;Comburant ; Ceux qui ne rentrent pas dans ces catégories. Attention, Ne pas utiliser d’armoires à filtres avec des CMR à l’intérieur d’un labo.

Ce local ventilé doit être exclusivement réservé aux produits chimiques, fermés à clés ( donc interdit aux élèves) et donc ne pas être dans un passage ou un couloir et dont la mention « stockage de produits dangereux » doit être spécifiée sur la porte.

Sur les étagères ou dans les armoires, on placera les produits dans des bacs de rétention.

 

Attention, certains produits ne peuvent pas être stocké ensemble:

Il ne faut pas stocker les produits dans des flacons alimentaires ( bouteille, pots à confiture…).

Certains produits peuvent se trouver non utilisés depuis plusieurs années. Ils doivent être conservés dans leur emballage d’origine. Il ne faut pas les transvaser. Si l’emballage d’origine n’a plus d’étiquette ou si elle est devenue illisible : le confier à la société spécialisée dans l’enlèvement des déchets toxiques qui en assurera la détermination avant tout nouvel étiquetage ou destruction. Si l’emballage d’origine n’est pas solide ou s’il fuit, placer un suremballage. Rassembler tous ces récipients dans des caisses portant la mention «toxique». Confier les produits à une entreprise agréée pour élimination, conformément à la législation en vigueur.

Pensez à étiqueter vos armoires avec les produits contenus, et la quantité si possible. Ainsi, en cas d’incident, cela facilitera la gestion des secours, et puis au quotidien, cela vous simplifiera la recherche de produits.

Dans tous les cas il faut réaliser un inventaire chaque année, et en donner une copie aux agents de prévention et à l’administration. ( Un prochain article reviendra sur l’inventaire).

http://cache.media.education.gouv.fr/file/ONS/49/6/ONS-Les-produits-chimiques-Guide-stockage_391496.pdf

Evacuation des déchets

La Sécurité dans les laboratoires est primordiale.

Pour l’évacuation des déchets chimiques, qui intervient en générale une fois par an en EPLE, il y a quelques règles à respecter.

Tout d’abord, vous devez avoir des bidons réglementaires que la société qui vous enlève les déchets peut vous fournir moyennant quelques euros. Cette dépense peut paraître superflue, mais la société peut refuser de récupérer vos bidons si ils ne sont pas conformes à la réglementation.

Tout au long de l’année, pensez à noter sur vos bidons de récupération ce que vous mettez dedans : le TP, les produits utilisés, la date.

Bien évidemment, il y a quelques produits que vous pouvez directement évacuer après les TP, une fois quelques vérifications faites. Comme par exemples :

– TP dosage Acie/Base : bien souvent le contenu du bidon de fin de TP est neutre, donc il suffit de vérifier le pH du bidon, si il est =7 il est peut être évacué directement, sinon neutralisez-le.

– TP dosage I2/ Thiosulfate : à la fin du TP rajouter du thiosulfate dans le bidon permet de décolorer tout le diiode et donc de pouvoir être évacué après vérification du pH.

– TP dosage du Permanganate avec du Sel de Mohr ou de l’eau oxygénée, de même que pour le diiode, tout doit être décoloré avant évacuation.

– une solution avec du bleu de méthylène peut être décolorée avec du charbon et ainsi être rejetée à l’évier.

– solution contenant des ions Ag+ ( sans dichromate) peut être précipité avec du sel fin directement dans le bidon, après décantation on peut évacuer le surnageant après vérification par test des ions.

– solutions ions métalliques : peut être précipité par de la chaux sodée ou de la soude ( par des ions HO) après décantation le surnageant peut être évacué après vérification par test des ions.

 

ci joint un petit tableau récapitulatif des concentrations possibles à rejeter:

Concentration max (mol/L)

Ions dans la solution

Type d’élimination

10-3 < X < 10-2

Cl– ; Na; Mg2+ ; Ca2+ ; SO42-

Rejet à l’évier après dilution

10-6 < X < 10-4

Fe2+;Fe3+ ;Zn2+ ;Al3+;Cu2+;Co2+;Sn2+

Rejet à l’évier après grande dilution afin d’être considérés comme de faibles concentrations.

104 < X < 103

NO ; K+

Rejet à l’évier après dilution

108 < X < 106

Pb2+ ; Ni2+ ; Ba2+ ; Ag; Cd2+ ; les ions du Cr et du Mn

NE PAS rejeter à l’évier effet nocif pour l’environnement par effet cumulatif

109 < X < 108

Hg+

NE PAS rejeter à l’évier. Formellement interdit

Juste avant que la société ne vienne enlever les déchets, il est possible que l’on vous demande de vérifier le pH de vos bidons. Pas besoin de sortir le pH-mètre, le simple papier pH convient parfaitement pour ce type de vérification.

Et vos bidons doivent être bien étiquetés avec les pictogrammes en vigueur. Demandez à votre société elle vous fournira les pictogrammes selon son protocole d’enlèvement.

Le jour de l’enlèvement, on porte blouses, lunettes et gants. On n’est pas à l’abri d’une fuite !

Le transporteur vous fera vérifier la conformité de l’enlèvement, et signé les bordereaux.

Attention, les produits restent quand même sous votre responsabilité.

En règle générale la sécurité prime par dessus tout. Il vaut mieux être trop prudent que pas assez….